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Le Crédit Foncier enfoncé



Décidément la Banque Française a bien du mal a conserver une bonne image de marque. Après les affres du Crédit Lyonnais, c'est au tour des salariés du Crédit Foncier de devoir supporter les errements d'une gestion hasardeuse. Le Crédit Foncier affiche, en effet, une perte de presque 11 milliards de francs pour l'année 1995. Responsable de cet énorme trou : la spéculation effrénée des années 80. Les années dorées de l'immobilier, où les "spécialistes" ont investi sans compter espérant des profits qui se sont transformés en autant de dettes. Qui va payer l'incroyable inconséquence des dirigeants du C.F.F. ? D'abord les salariés. 900 d'entre eux (sur 3600) devraient être privés d'emploi. Toutefois, le cas du Crédit Foncier n'est pas comparable, au moins sur un point avec celui du Crédit Lyonnais. En effet, le C.F.F. est une banque privée. Les actionnaires ont donc déjà mis la main à la poche et le montant de l'action a été divisé par 4 pour ne plus coter que 25 francs. L'avenir s'annonce donc très gris pour le Crédit Foncier. Il lui reste jusqu'au 31 juillet pour trouver les fonds nécessaires sous peine de se préparer à une éventuelle cessation progressive d'activité. Nul besoin de dire que les renfloueurs ne se bousculent pas.

Bilan : les salariés, et si la situation empire, les contribuables devront payer les coupables erreurs de gestion des "spécialistes" du Crédit Foncier. Sans verser dans de la démagogie à deux sous, il serait peut-être bon que les responsables du recrutement des dirigeants de ces grandes entreprises (l'Etat) envisage une ouverture plus large vers la promotion interne, mais aussi vers d'autres diplômés que ceux de l'ENA. Notre spécificité française à puiser la quintessence de notre élite dans le même puits, à défaut déjà de faire sourire nos concurrents européens, leur donne visiblement des avantages certains. Pour ceux qui auraient encore des doutes, il est bon de savoir, par exemple, que le Sous-Gouverneur du Crédit Foncier était Administrateur du Crédit Lyonnais au moment où il a plongé.

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